Définition du Morphème

Définition courte du morphème

Un morphème, en linguistique, désigne la plus petite unité minimale porteuse de sens.

Synonymes

Glossème, monème.

Lexèmes et Grammème

On peut distinguer deux grandes sortes de morphèmes :

• les lexèmes ou morphèmes lexicaux : noms, adjectifs, verbes, adverbes, néologismes…
• les grammèmes ou  morphèmes grammaticaux : pronoms, prépositions, conjonctions, déterminants, affixes… la liste de ces mots est fermée.

Les lexèmes et grammèmes sont regroupées sous le nom de monème par le linguiste français André Martinet.

Morphème libre ou lié

Dans la langue française, de nombreux mots simples tels que une “mouche”, le verbe “voler” ou l’adjectif “rouge”, ne peuvent pas être segmentés et constituent donc des morphèmes à part entière. Lorsque ces mots entiers constituent un morphème, ils sont dit libres .

Les morphèmes sont dit liés lorsqu’ils constituent les éléments d’un mot. Ces mots peuvent quant à eux être segmentés comme “chanteurs” que l’on peut segmenter ainsi : Chant (lexème “Chant”) + eur  (Suffixe nominal désignant une personne ou un appareil impliqué dans une action) + s (la marque du pluriel).

Autre exemple : savaient est composé de sav– « savoir» +  ai (marque de l’imparfait) + ent (3e personne du pluriel, « ils »)

Morphèmes dérivationnels et flexionnels

Même si les  linguistes d’aujourd’hui réfutent la classification suivante car trop axée sur les langues de l’Antiquité classique et préfèrent appeler “morphème,  toutes les unités significatives entrant dans un mot, traditionnellement on distingue encore maintenant deux types de classes : les morphèmes dérivationnels et les morphèmes flexionnels.

Morphèmes dérivationnels

Les morphèmes dérivationnels sont composés d’affixes qui servent créer de nouveaux mots par dérivation.

• Lorsqu’un affixe est placé avant la base lexicale, il s’agit d’un préfixe. (ex : monoski = mono + ski). Les préfixes n’entraînent jamais de changement de la catégorie grammaticale de la base.
• Les suffixes quant à eux sont des affixes qui se placent après la base lexicale. (ex : amabilité = aimer + abilité).  Les suffixes peuvent provoquer un un changement de catégorie grammaticale de la base.
• Les circonfixes  eux, sont  en quelque sorte un préfixe plus un suffixe simultanés.

Les préfixes et suffixes sont porteurs de sens, mais leur sens final n’est lié que par rapport au radical. Leur liste n’est pas fermée mais pas très évolutive.

Morphèmes flexionnels

Les morphèmes grammaticaux sont généralement courts (parfois réduits à une lettre). Ils sont supprimables. Les flexions, indiquent la relation que la base à laquelle ils s’ajoutent entretient avec les autres éléments de la phrase.

On distingue deux types principaux de flexions selon la catégorie de la base :

• Le genre, le nombre et le cas : concerne les flexions des bases nominales, adjectivales et pronominales.
• Le temps, le nombre, la personne, le mode et la voix sont des flexions propres aux bases verbales qui correspondent tout simplement à la conjugaison des verbes.

A noter : un morphème flexionnel ne change pas la base grammaticale au contraire de certains morphèmes dérivationnels.

Morphologie des morphèmes

Morphèmes à signifiant discontinu

Les morphèmes discontinus sont composés d’éléments répartis à plusieurs endroits d’une phrase.

• « je ne veux pas » est composé notamment d’un morphème discontinu « ne (…) pas » qui indique la négation ;
• « Il a mangé » comporte un morphème discontinu « a (…) é » qui indique le temps du passé composé.

Morphèmes amalgamés en un seul signifiant

Certains morphèmes s’amalgament en un seul signifiant : »

• “au” est un amalgame de « à » et « le » ;
• “du” est un amalgame de « de » et « le ».

Morphèmes à signifiant zéro

Les morphèmes à signifiant zéro sont des morphèmes non marqués, c’est-à-dire des silences qui signifient quelque chose. Si l’on compare les trois énoncés suivants, leur transcription phonologique et leur découpage en morphèmes :

• mangions /mɑ̃ʒ-j-ɔ̃/ ;
• mangerons /mɑ̃ʒ-r-ɔ̃/ ;
• mangeons /mɑ̃ʒ-Ø-ɔ̃/.

On peut considérer que mangeons comporte un morphème à signifiant zéro indiquant le présent par opposition aux morphèmes /j/ qui indique ici l’imparfait, et /r/ qui indique le futur simple.

Allomorphes

Les morphèmes qui sont des variations contextuelles et sont donc en distribution complémentaire sont des allomorphes.

Par exemple, al- (dans « allons »), v- (dans « vais »), i- (dans « iras ») sont 3 allomorphes du verbe « aller » De même, pour les terminaisons « âmes », « îmes » et « ûmes » du passé simple. Ces morphèmes grammaticaux sont 3 allomorphes, 3 signifiants ayant pour signifié le passé simple.

Synthèmes

Un synthème est un exemple sans segmentation de mot : ainsi “pomme de terre”  n’est pas composé de trois morphèmes, mais d’un seul et unique morphème, contenant la signification « pomme de terre », le légume en question.